Beaucoup d’entre nous vivent cette peur soit d’une manière temporaire, soit d’une manière permanente. Nous voulons contrôler notre avenir, nous voulons être certains que nous ne manquerons pas de nourriture, que nous aurons toujours un toit sur notre tête, que nous posséderons assez d’argent pour faire face aux exigences économiques personnelles ou/et d’une famille, mais nous savons aussi que nous n’avons pas vraiment le contrôle sur les événements extérieurs.
La peur de manquer réveille en nous notre besoin de sécurité, nous avons besoin d’être rassurés sur nos capacités, nos compétences pour faire face à la nouveauté, « à ce qui n’est pas contrôlable », notre futur. L’estime de soi est intrinsèquement reliée à notre capacité d’autonomie, nous ne voulons pas être dépendants de qui que ce soit. « Si je dépends de quelqu’un, je me sens/suis faible, vulnérable », nous laissons d’autres peurs alourdir notre peur principale.
La peur de manquer, réveille d’anciennes mémoires de notre corps, de notre héritage transgénérationnel ou karmique : nous avons manqué « un jour » de l’essentiel. C’est inscrit dans notre inconscient et c’est un événement dans notre vie qui réactualise cette vieille souffrance enfouie dans les tréfonds de notre âme.
Nos croyances inconscientes nous amènent à croire que nous méritons « ce châtiment »: « J’ai dû commettre quelque chose de mal pour vivre ça », c’est le syndrome du « rachat » ou de la dette. Nous devons nous racheter ou payer un mauvais passé pour apaiser notre conscience.
Or, ce qu’il est bon de nous rappeler c’est qu’il n’y a aucune sanction à recevoir mais une prise de conscience de nos mémoires anciennes. Ce sont elles qui parfois nous envahissent et prennent le contrôle sur notre libre-arbitre. Nous voulons souvent les faire taire, mais nous ne comprenons pas qu’en fait, nous renforçons leur pouvoir sur nous.
Accepter que notre âme ait traversé des épreuves de vie et qu’elle ait pu vivre des manques, d’amour, de nourriture, de moyens financiers.., c’est accepter que nous sommes dans un processus d’expérimentation pour grandir, pour évoluer.
Remplaçons alors « j’ai subi » par « j’ai expérimenté », je peux alors me libérer de mes émotions, de mes incompréhensions, de mes frustrations… Je rentre alors dans le chemin du pardon envers l’Autre et envers moi-même.