Le monde émotionnel de l’enfant est un monde multicolore que l’enfant découvre au fur à mesure qu’il grandit. Au tout début, le bébé ressent les premiers besoins physiologiques de son corps. Il crie pour demander le sein. Il crie pour qu’on le change. Il ne sait que crier pour exprimer ses besoins primaires. Son expression corporelle se réduit à attirer l’attention de l’adulte pour la satisfaction immédiate de ceux-ci. Il gesticule, il babille, il cherche le regard…Son univers c’est la personne censée le satisfaire le plus rapidement possible.
Si la personne en charge de ses soins ne lui correspond pas ou qu’elle ne crée pas un véritable lien avec lui, ses émotions vont aller en crescendo puis si cela perdure, peu à peu il va étouffer ses plaintes sonores pour finalement se résigner à son sort. Heureusement aujourd’hui toutes les structures de la petite enfance sont sensibles au monde émotionnel du jeune nourrisson et les professionnelles sont formées à répondre au besoin de lien que l’enfant exprime, surtout lorsqu’il est coupé du lien maternelle une partie de la journée s’il est en crèche.
A cet âge, son mode de réponse aux stimuli est soit l’attraction soit la répulsion. Soit c’est blanc soit c’est noir. Il n’y a pas de demi-mesure. Lorsqu’un enfant s’attache à une assistante maternelle ou à une professionnelle de la petite enfance, il peut être exclusif et vouloir éloigner les autres bébés pour obtenir d’elle un maximum d’attention. Il est fragilisé car il ne voit plus sa mère, alors l’intensité de ses émotions est élevée. On peut lui dire aussi que l’on peut lui consacrer du temps à un moment donné dans la journée rien que pour lui. Il est bon de le lui répéter avec douceur et fermeté. L’enfant a besoin de répétitions et de sentir qu’il n’est pas repoussé ni rejeté. Rassuré de savoir qu’on a compris son besoin de proximité, il va peu à peu accepter de partager sa nounou avec d’autres enfants.
En grandissant, il va apprivoiser ses émotions surtout si on les désigne, on les accueille avec bienveillance, sans réaction agressive. C’est grâce à un espace dédiés aux émotions qu’il va aller à la rencontre de ses émotions et de pouvoir les exprimer pleinement en sécurité en utilisant un ODE, « Objet à Décharge Emotionnelle » un objet le sur lequel il peut taper ou jeter, mordre, déchirer, crier dedans … (journaux, coussins, poupées, boîte à émotions…). Il va prendre conscience qu’il est en droit d’exprimer ses émotions en toute liberté dans un espace à lui et de les manifester comme bon lui semble. Au travers de ses cris, des coups, il lâche la tension qui s’est accumulée à l’intérieur de son corps.
Le monde émotionnel de l’enfant est riche et fluctuant. Il peut rire aux éclats et 5cinq secondes plus tard, se rouler par terre de colère. Nous pouvons être surpris de ce comportement et ne pas comprendre. L’enfant n’a pas encore la maturité affective atteinte pour réguler ses émotions. Lorsqu’il est frustré ou a peur, il réagit dans les extrêmes, il a grand besoin d’être rassuré le plus rapidement possible et surtout de se savoir encore en lien avec l’adulte mêmes’il pique une colère ou qu’il pleure d’une manière excessive. C’est à nous d’évaluer leur niveau de tolérance à la frustration ou à la peur. Comprendre et légitimer les émotions de l’enfant est bon pour lui mais aussi de lui poser des consignes, des limites, des cadres sont également nécessaire pour le barrer de sa toute-puissance. Plus le cadre posé est clair, plus l’enfant se sentira en sécurité avec cet adulte. Il saura alors exprimer ses besoins sans se mettre en colère ou en pleurs.
Avec bienveillance et douceur
Sabine-Hoa