Cet article vous permet de prendre conscience de ce que vous mettez dans vos assiettes. Devenir le capitaine de son âme, c’est considérer la qualité de notre alimentation et devenir un consommateur responsable dans ses choix.
Article publié par Dr Philippe Presles le 14/01/2013
« Viande, la nouvelle guerre de religion » : tel est le titre du journalLe Point en ce début d’année.
La viande est-elle dangereuse ? Cela dépend de laquelle… Je vous propose d’essayer d’y voir clair.
- La consommation de viande explose dans le monde
- Toujours plus de viande de mauvaise qualité
- 1) La viande produite « industriellement » est-elle mauvaise ? OUI
- 2) Faut-il s’opposer à l’Europe qui veut réintroduire les farines animales pour les poissons d’élevage ? OUI
- 3) La viande des plats cuisinés est-elle douteuse ? OUI
- 4) Pouvons-nous manger moins de viande ? OUI
- 5) Pouvons-nous nous indigner de la façon dont sont traités les animaux ? OUI
- 6) Manger trop de viande rouge est-ce cancérigène ? OUI
La consommation de viande explose dans le monde
Plus nous sommes riches, plus nous mangeons de viande. En France, nous mangeons déjà en moyenne 85 kg par an de viande… En Chine, en plein enrichissement, la production et la consommation de viandes explosent.
Jamais l’humanité n’a jamais autant mangé de viande et cela entraîne des dérives de très mauvais augure pour produire toujours plus :
- Hormones et antibiotiques toujours massivement utilisés dans le monde,
- Farines animales (que l’Europe voudrait réintroduire pour nourrir les poissons),
- 20 % des gaz à effet de serre sont le fait des gaz générés par les élevages,
- 70 % des déforestations aujourd’hui dans le monde sont justifiées par la production de céréales pour l’élevage,
- La chaîne alimentaire des animaux est complètement perturbée, le maïs et le soja étant plus donnés aux animaux que l’herbe,
- Les animaux sont entassés dans des batteries industrielles, chaque volaille disposant par exemple de la surface d’une feuille de papier.
Toujours plus de viande de mauvaise qualité
Et comme il faut 10 calories végétales pour générer une calorie animale, les 2/3 des cultures mondiales servent à nourrir les animaux d’élevage, ce qui entraîne d’autres déséquilibres.
À ce rythme, l’espèce humaine ne sera plus autosuffisante quand elle passera le cap des 9 milliards d’habitants, alors que nous en sommes déjà à 7 milliards. À partir de ce constat, pouvons-nous répondre à quelques questions clés ?
1) La viande produite « industriellement » est-elle mauvaise ? OUI
La réponse est OUI : nous avons besoin de trouver dans notre alimentation des acides gras essentiels que notre organisme ne sait pas fabriquer, dont les oméga-3. Or ces oméga-3 proviennent de l’herbe et des animaux nourris à l’herbe.
Un œuf de poule élevée en batterie contient ainsi 20 fois moins d’oméga-3 qu’un œuf issu d’une poule élevée à la ferme ou bio.
En cassant la chaîne alimentaire de nos animaux, en les nourrissant de maïs, de soja et d’autres aliments, mais pas d’herbe, l’industrie produit des œufs toxiques, des poulets toxiques, des porcs toxiques, des bœufs toxiques pour nous.
À défaut de trouver dans notre alimentation les oméga-3 dont nous avons besoin, notre organisme subit une inflammation chronique à l’origine de nombreuses maladies graves.
En conclusion, il faut acheter des produits d’animaux ayant été élevés dans leur chaîne alimentaire naturelle : poulets fermiers ou bio, œufs fermiers ou bio, lait bio, viande bio ou sélectionnée par un boucher qui peut vous certifier l’origine de ses bêtes.
Et il vaut mieux manger moins de viande de meilleure qualité que plus de viande mais toxique…
2) Faut-il s’opposer à l’Europe qui veut réintroduire les farines animales pour les poissons d’élevage ? OUI
La réponse est oui, car dans la mer, la source des oméga-3 est le plancton. Aujourd’hui les poissons d’élevage sont nourris avec des déchets de poissons ayant eux-mêmes mangé du plancton : la chaîne alimentaire est respectée et c’est pour cela que l’on peut encore dire que les poissons sont riches en oméga-3.
Mais si on nourrit un jour ces poissons avec des farines animales, pauvres en oméga-3, on va recommencer la même erreur qu’avec les animaux terrestres.
3) La viande des plats cuisinés est-elle douteuse ? OUI
La réponse est oui, car sauf si l’emballage précise l’origine des animaux, ce qui est rarissime, il s’agira toujours des viandes les moins chères et les plus toxiques.
Le pompon va pour les raviolis, les sauces à la viande, etc.
4) Pouvons-nous manger moins de viande ? OUI
La réponse est oui car nous mangeons dix fois plus de viande que nos ancêtres qui en consommaient une fois par semaine.
Au maximum, nous pouvons ne manger qu’un plat de viande par jour, c’est largement suffisant. Si au restaurant le midi, vous avez pris un plat de viande, vous pouvez alors vous contenter le soir de légumes, de fruits, de pain et de produits laitiers.
N’oubliez pas que les produits végétaux contiennent eux aussi des protéines dans de bonnes proportions.
Enfin, ceux qui veulent devenir végétariens n’ont pas de soucis à se faire : cela n’aura pas d’impact sur leur espérance de vie.
5) Pouvons-nous nous indigner de la façon dont sont traités les animaux ? OUI
La réponse est oui car, que nous mangions des animaux si la nature nous a faits omnivores, soit, mais devons-nous les faire souffrir pour autant ? Les conditions d’élevage et d’abattage de nombreux animaux sont dignes de films d’horreur.
Certaines pratiques coutumières comme le Hallal avec égorgement vivant ne sont manifestement pas adaptées à l’abattage à la chaîne qui ne peut pas respecter dans ce cas la loi française imposant d’abattre des animaux inconscients.
Les pratiquants musulmans avaient, avant, de bonnes raisons de manger moins de viande, ce qui était bon pour leur santé. Le marketing du Hallal va les rendre aussi intoxiqués que les autres.
6) Manger trop de viande rouge est-ce cancérigène ? OUI
La réponse est oui et ressort de plusieurs grandes études. Selon l’Institut national du cancer, si nous mangeons 100 g de viande rouge par jour nous augmentons notre risque de faire un cancer du côlon de 29 %et ainsi de suite pour chaque 100 g quotidien supplémentaire. Pour la charcuterie, les mêmes taux de cancérisation s’observent à partir de 50 g et tous les 50 g.
En conclusion, il nous faut devenir des acheteurs avisés, manger moins de viande, mais plus chère et de meilleure qualité.
Un poulet fermier vaut par exemple deux fois plus cher qu’un poulet de batterie. Il suffit d’en manger deux fois moins souvent. Idem pour le bœuf et le porc. Quant aux œufs et au lait, il faut les acheter bio ou fermiers.
Nous ne devons plus accepter d’être les maillons d’une chaîne alimentaire que l’on a trafiquée et déshumanisée pour nous faire consommer toujours plus de viande. Nous ne devons plus être des moutons !