On dit souvent que l’activité physique c’est bon pour le moral ou pour la santé mentale. Mais qu’en est-il vraiment? Le fait de pratiquer régulièrement une activité physique procure-t-il réellement des bienfaits psychologiques? La recension des écrits réalisée par Scully et ses collaborateurs en 1998 permet de mieux comprendre le lien entre l’activité physique et le bien-être psychologique. Voici donc les grandes conclusions qui en sont tirées.

L’effet qu’a la pratique d’activités physiques sur l’anxiété s’avère le plus marquant. La littérature recensée soutient de façon non équivoque les effets positifs de l’exercice sur l’anxiété, et ce, peu importe la nature de l’exercice. Les effets les plus positifs sont notés lorsque les personnes adhèrent à des programmes d’activités physiques pendant plusieurs mois. Des effets positifs sur la dépression ont aussi été observés, mais de façon moins évidente. Par contre, ces effets positifs semblent se confirmer davantage chez les gens souffrant de dépression. En réalité, il a été démontré que l’exercice devient un traitement efficace chez les personnes qui souffrent de maladies émotionnelles légères ou plus graves. D’autres études, bien que les preuves sur lesquelles elles s’appuient soient limitées, laissent entendre que les activités d’endurance, comme la marche, le jogging et le cyclisme, sont plus efficaces. Comme pour l’anxiété, les effets les plus positifs sont observés chez les personnes qui prat iquent régulièrement des activités physiques.

Il semble que lorsqu’on a recours à l’activité physique dans le traitement de pathologies comme la dépression ou l’anxiété, il est important de considérer le plaisir et la satisfaction ressentis lors de l’activité physique. En effet, il semble que plus le plaisir associé à l’activité physique est grand, meilleurs seront les bénéfices sur le bien-être psychologique (Wankel, 1993).

En ce qui a trait à notre capacité à répondre au stress, les personnes en bonne forme physique démontreraient une faible réaction au stress psychosocial. Par contre, le rôle que l’exercice peut jouer est davantage préventif que curatif et notre compréhension du phénomène de réponse au stress demeure incomplète. Par ailleurs, le lien entre l’humeur et la pratique d’activités physiques demeure subjectif. En effet, il a été démontré que les personnes physiquement actives ont tendance à signaler une amélioration sur le plan de l’humeur, même lorsque le test psychométrique de l’humeur n’a pas permis de déceler une telle amélioration.

Enfin, il semble que l’exercice pourrait diminuer les douleurs associées ausyndrome prémenstruel. D’après les quelques études réalisées jusqu’à présent, les femmes sédentaires ou peu actives physiquement n’ont connu aucune amélioration de leurs symptômes, tandis que les femmes actives physiquement ont signalé moins de symptômes. Fait intéressant, celles qui s’entraînent de façon très intensive (à des niveaux de compétition) n’ont pas démontré une diminution de leurs symptômes, ce qui dénote qu’un entraînement vigoureux peut avoir un effet néfaste sur le fonctionnement de l’organisme à cet égard.

Ainsi, bien que les preuves ne soient pas toujours catégoriques, les études récentes nous permettent d’énoncer que l’activité physique, pratiquée de façon régulière et continue, c’est bon pour le moral!

L’article que vous venez de lire s’appuie sur la recension des écrits suivante :

Scully, D., Kremer, J., Meade, M., Graham, R. et Dudgeon, K. (1998). Physical exercise and psychological well-being: a critical review. Journal of Sports Medicine, 32(2): 111-120.

Article cité :

Wankel, L. (1993). The importance of enjoyment to adherence and psychological benefits from physical activity. International Journal of Sport Psychology, 24(2): 151-169.

Article tiré de : http://www.kino-quebec.qc.ca/effets.asp