J’aimerais qu’aujourd’hui on puisse réfléchir sur cette peur de l’abandon. Comment cette peur a t-elle autant de pouvoir sur notre vie ?

En tant qu’enfant adoptée, cette peur a surgit très vite dans ma vie et m’a contrainte à choisir des attitudes qui m’ont été préjudiciables à long terme. Lorsqu’on est enfant, nous avons un besoin fondamental de se sentir en sécurité et aimé, d’être en proximité avec notre mère en premier lieu puis par la suite avec notre père. Chacun joue un rôle très spécifique dans la construction de notre identité.

L’enfant se sait vulnérable et sa mère est son icône. Si malheureusement cette icône se brise quelles que soient les circonstances, une partie de note identité se fissure, des carences de sécurité affective se mettent en place et la souffrance s’installe progressivement. Nous n’en prenons pas conscience car notre maturité n’est pas encore achevée. Ce que veut retenir notre inconscience, c’est qu’il y a dû avoir une erreur de faite de notre  part pour qu’il y ait eu une interruption dans le processus d’attachement.

Pour contrer cet inachèvement, l’inconscient met en place des mécanismes de préservation et de défense. C’est pourquoi nous avons tendance à rompre des engagements par peur d’être rejeté ou à choisir des partenaires inaccessibles. Nous avons en nous des dissonances entre ce que nous voulons vraiment et ce que les peurs nous imposent. Nous avons également une ambivalence de choix de vie, nous pouvons désirer l’indépendance et l’autonomie et nous rendre dépendants affectifs.

Nous avons tellement peur de déplaire, de décevoir et pour ne plus souffrir de ces peurs nous voulons nous conformer aux désirs des autres sans nous préoccuper de nos propres besoins ni de nos propres désirs. C’est là notre malheur. Nous avons tellement peur d’être jugé, d’être rejeté que le souci de l’Autre est supérieur à nous-même !

Acceptons que nous laissons le pouvoir à nos peurs et à nos croyances de nous manipuler !

Nous croyons que décevoir ou déplaire engendrera immanquablement le rejet et la critique de notre personne, c’est la blessure de notre enfant intérieur qui parle !

Reconnaissons cette blessure, pansons la et surtout réconcilions nous avec nous-même. Nous ne sommes pas responsables de cette rupture, de cet abandon. Pardonnons nous de croire que nous sommes pas « assez bien », cessons d’exiger de nous-même d’être à la hauteur des attentes des autres. Nous avons le droit de décevoir et d’avoir des limites.

Ainsi la peur de l’abandon perd tous ses droits si nous acceptons d’abandonner notre rôle  » de personne serviable, fidèle et loyale « . Ce n’est pas cette image qui doit régir notre vie, c’est notre véritable moi avec ses limites et ses forces qui dirige notre destin.

Apprendre à se connaître puis à s’aimer inconditionnellement nous aidera en toute sécurité à communiquer et à vivre des relations plus sereines avec les autres.

Avec bienveillance et douceur,

Sabine-Hoa